Mercati di Traiano Museo dei Fori Imperiali











Introduction
Les Marchés de Trajan - Musée des Forums Impériaux ouvrent une porte sur le passé vibrant de Rome, où l'innovation impériale et la vie quotidienne s'entremêlaient autrefois. Ici, nous découvrirons comment ce monument romain a évolué, passant d'un centre administratif animé à une forteresse médiévale, puis à un couvent, une caserne et maintenant un musée vivant. À travers des histoires, des légendes et de l'art, nous voyagerons ensemble à travers les couches de l'histoire, révélant la richesse de la culture et de la communauté qui donnent aux Marchés de Trajan leur signification pour les habitants et les visiteurs.
Points forts historiques
🏛️ L'ingéniosité impériale
Les Mercati di Traiano Museo dei Fori Imperiali (Marchés de Trajan, Musée des Forums Impériaux) témoignent de l'ingénierie romaine. Construits dans le cadre du Forum de Trajan et attribués à Apollodore de Damas, ses six niveaux en terrasses épousaient la colline du Quirinal, mêlant boutiques, entrepôts et bureaux impériaux. Considérez-les comme plus que "le plus ancien centre commercial du monde" ; les études actuelles révèlent un centre administratif et commercial essentiel alimenté par la richesse des guerres daciques.
"Une construction unique sous les cieux."
— Procope, De Edificiis I.22
🛡️ Du marché à la forteresse
Alors que l'empire romain s'estompait, les marchés de Trajan sont devenus un bastion pour les nobles médiévaux. Avec leur épaisse maçonnerie romaine, ils ont été rebaptisés Castellum Miliciae et adaptés en une citadelle fortifiée. L'emblématique Torre delle Milizie (Tour des Milices) a surgi au-dessus des ruines, penchant après un tremblement de terre du XIVe siècle, mais attirant toujours l'attention. Selon une légende populaire, l'empereur Néron aurait autrefois regardé le grand incendie de Rome depuis cette même tour - un conte coloré, même s'il n'est pas factuel.
"Les gens l'appelaient la Torre di Nerone, croyant que Néron avait vu Rome brûler d'ici."
— Squadrilli, Vicende e monumenti di Roma, 1961
🙏 Couvents, conflits et changements
En 1574, les marchés se sont transformés en couvent de Santa Caterina da Siena (Sainte-Catherine-de-Sienne). Les sœurs dominicaines, sous la direction de Peruzzi, ont façonné les anciennes salles à des fins sacrées, en installant des citernes, des chapelles et des dortoirs. Cette parenthèse spirituelle a duré des siècles d'adaptation silencieuse jusqu'à ce que l'État italien revendique le site pour des casernes militaires dans les années 1880, modifiant davantage son tissu ancien.
🏗️ Renaissance, reprise et redécouverte
Les marchés de Trajan ont inspiré les artistes et les architectes de la Renaissance, fascinés par son hémicycle de briques courbes et ses voûtes audacieuses. Au XXe siècle, le régime de Mussolini a déblayé des couches de couvent et de casernes, "libérant" le cœur romain. Mussolini a même défilé dans les fouilles, célébrant la grandeur impériale de Rome, tout en effaçant ironiquement les traces de la vie médiévale et religieuse.
🗝️ Patrimoine vivant
Aujourd'hui, en tant que Mercati di Traiano Museo dei Fori Imperiali (Marchés de Trajan, Musée des Forums Impériaux), le complexe sert de pont vivant entre les époques de Rome. Les habitants l'appellent simplement "i Mercati" (les marchés), et les expositions immersives du musée - comme les présentations d'anciennes amphores reliant le commerce romain aux traditions italiennes modernes - offrent de nouvelles fenêtres sur les rythmes de la vie quotidienne à travers les siècles.
💡 Conseil aux visiteurs
Promenez-vous sur la Via Biberatica, autrefois bordée de tavernes romaines, puis faites une pause sur les terrasses supérieures pour admirer les vues panoramiques sur le forum qui ont fasciné les habitants et les artistes pendant plus de 1 900 ans.
Chronologie et contexte
Chronologie historique
- 81–96 apr. J.-C. – Les empereurs commencent à aménager la colline du Quirinal en terrasses ; des marques de briques de Domitien y ont été découvertes.
- 98–112 apr. J.-C. – Construction sous Trajan ; complexe probablement conçu par Apollodore de Damas.
- 112–113 apr. J.-C. – Les marchés et le forum de Trajan sont inaugurés avec le butin dace.
- IIIe siècle apr. J.-C. – Un incendie endommage le complexe ; restauré par le procurateur Horatius Rogatus.
- Xe–XIIIe siècles – Devient le Castellum Miliciae, fortifié par des familles aristocratiques ; la Torre delle Milizie est construite vers les années 1200.
- 1348–1349 – Un tremblement de terre endommage la Grande Salle et la tour ; des dessins de la Renaissance témoignent du nouvel état de ruine.
- 1574 – Le pape Pie V cède le site au couvent dominicain Santa Caterina ; une adaptation à grande échelle s’ensuit.
- 1885 – L’État exproprie le complexe ; il devient la caserne « Goffredo Mameli ».
- 1926–1934 – Le gouvernement fasciste fouille et restaure le site en tant que monument antique.
- 2000–2007 – D’importantes restaurations et des améliorations parasismiques préparent le complexe à devenir le Museo dei Fori Imperiali (Musée des Forums Impériaux).
- Aujourd’hui – Musée actif et lieu culturel emblématique ; conservation continue et engagement communautaire.
Architecture romaine expérimentale
La construction des Mercati di Traiano (Marchés de Trajan) a mis en valeur une ingénierie transformatrice. Sa conception à plusieurs niveaux s’est ingénieusement adaptée aux contours de la colline, utilisant le béton revêtu de briques non seulement pour la solidité, mais aussi comme esthétique visible. Le plafond voûté d’arêtes en béton de la Grande Salle est le premier exemple connu à grande échelle dans l’architecture romaine. Les Romains ont laissé la maçonnerie apparente, une innovation qui a établi une nouvelle norme, influençant la Renaissance et même les sensibilités du design moderne. Une telle expérimentation exigeait une collaboration entre la vision impériale, des architectes qualifiés comme Apollodore et des ouvriers maîtrisant la technologie de pointe du béton de l’époque.
Couches d’utilisation : administration, fortification et monachisme
Bien qu’il soit populairement surnommé le « premier centre commercial », les preuves montrent maintenant que les principaux rôles du complexe comprenaient des bureaux administratifs et la gestion du forum de Trajan, comme en témoigne l’inscription du IIIe siècle pour Horatius Rogatus. Les niveaux inférieurs, avec des tabernae (boutiques) le long de la Via Biberatica, abritaient des boutiques et des entrepôts, mais ses étages supérieurs étaient le cœur actif du gouvernement impérial de Rome. Au fur et à mesure que Rome changeait, ses usages ont changé : les nobles l’ont transformé en château, les ordres religieux ont construit des murs de couvent à l’intérieur des arches antiques, et les planificateurs militaires l’ont réaménagé en caserne. Chaque réutilisation a superposé une nouvelle signification, d’un symbole de l’empire à une maison défendable et finalement un sanctuaire. Ces adaptations ont aidé à préserver le noyau antique, même après des siècles.
Oubli et redécouverte : mythes médiévaux et science moderne
Au fil du temps, la connaissance des véritables origines du complexe s’est estompée. Les habitants ont inventé des légendes, comme la montre de Néron à la Torre delle Milizie, ou en confondant les salles avec des bains perdus. Avec la curiosité de la Renaissance pour les ruines romaines, des artistes comme Giuliano da Sangallo ont enregistré ses voûtes, tandis que des motifs architecturaux ont inspiré des palazzi modernes. Les fouilles du XXe siècle, guidées autant par des objectifs politiques que par l’archéologie, ont ravivé de force la phase romaine, souvent au détriment des couches post-classiques, un rappel frappant que l’interprétation du patrimoine reflète les priorités actuelles. La recherche continue de reconstituer le passé stratifié des marchés, grâce à des fragments et à une technologie de pointe.
Perspective comparative et contributions savantes
Les Mercati di Traiano (Marchés de Trajan) se distinguent par rapport à des sites comme le macellum (marché en plein air à un seul étage) de Pompéi et le marché semi-circulaire de Leptis Magna (qui, bien que grand, n’a jamais égalé l’ampleur ou l’audace architecturale de Trajan). Contrairement à ceux-ci, les marchés de Trajan étaient une fusion sans précédent de fonctions commerciales, gouvernementales et sociales, sa forme étant sans précédent au cœur de l’empire. L’érudition archéologique et muséologique, en particulier depuis l’ouverture du Museo dei Fori Imperiali (Musée des Forums Impériaux) en 2007, a mis en lumière son caractère polyvalent et nous a appris à considérer l’environnement bâti de la Rome impériale comme à la fois monumental et pratique.
Héritage culturel et défis actuels
Les Mercati di Traiano (Marchés de Trajan) d’aujourd’hui ancrent la fierté et l’identité locales dans le quartier de Monti. Sa présence relie le passé et le présent, soutenant les programmes éducatifs et les événements communautaires, et inspirant même les traditions locales (comme le fait de nommer des bières artisanales d’après la Via Biberatica). Pourtant, la préservation exige de la vigilance : les facteurs environnementaux, l’infiltration d’eau et les vibrations urbaines posent des risques. Les autorités romaines, aidées par la technologie numérique et les normes de conservation internationales, équilibrent l’affichage des couches authentiques avec l’entretien continu. La résonance continue de ce monument romain montre comment les espaces historiques, grâce à l’adaptation et à la narration, restent une partie de la culture vivante, et pas seulement des vestiges d’un monde antique.